Le test HPV enfin remboursé ! Officialisé en plein épidémie de COVID 19 (paru au JO ce 24 mars 2020), le remboursement du test HPV est passé inaperçu. Il est pourtant une avancée majeure pour le dépistage primaire du cancer du col utérin, avec 3000 nouveaux cas et 1000 décès, le cancer du col de l’utérus reste une priorité de santé publique.

La présence de 450 médecins au webinar de la Société Française de Colposcopie et de Pathologie Cervico-Vaginale (SFCPCV) le 25 Mai 2020 témoigne de l’importance de ce sujet.

Le dépistage des cancers, comme la presque totalité de l’activité de notre pays, a été stoppé net à partir du 15 Mars 2020. Les soins encore administrés ont été limités aux cas manifestes de cancer du col des patientes hémorragiques ou dont le cancer était imminent, et encore pas tous.

Le déconfinement va permettre de reprendre les consultations médicales avec les précautions sanitaires nécessaires. Le dépistage va donc recommencer, et les nouvelles recommandations seront appliquées. En cela, le remboursement d’une nouvelle approche de dépistage pour les femmes de plus de 30 ans est un progrès pour la santé des femmes en France.

Qu’est-ce que change ce remboursement tant attendu ?

Le prélèvement cervico-utérin dénommé jusqu’à maintenant « frottis » en milieu liquide permet de faire un examen cellulaire dit cytologique avant 30 ans (l’ancien frottis) et un test HPV après 30 ans. Le prélèvement reste donc le même pour les patientes, mais les cliniciens vont pouvoir demander à la structure avec laquelle ils collaborent, le test adapté à l’âge de leurs patientes. Le remboursement du test HPV permettra à toutes les femmes de bénéficier d’un dépistage optimal, qui était jusqu’à présent réservé à celles qui en avaient les moyens.

Le test HPV après un frottis anormal est aussi remboursé maintenant dans les situations de doute diagnostique en accord avec les recommandations de l’INCa de 2016.

Enfin le test HPV est remboursé pour la surveillance des femmes traitées pour une lésion précancéreuse comme l’INCa le préconise depuis 2019.

Malgré les conditions contraignantes des consultations qu’impose la crise du COVID 19, le dépistage du cancer du col va maintenant pouvoir reprendre et être amélioré par la détection remboursée de l’HPV, un autre virus qui peut tuer lui aussi !