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Avoir un cancer après 75 ans : le refus de la fatalité

Avoir un cancer après 75 ans :  le refus de la fatalité-santecoolLe 6ème rapport de l’Observatoire sociétal des cancers, publié par Ligue contre le cancer, met en lumière la vie des seniors de 75 ans et plus confrontés à un cancer. Aujourd’hui, plus d’1 nouveau cas de cancer sur 3 touche les personnes de 75 ans et plus. Un million de Français âgés de 75 ans et plus ont ou ont eu un cancer au cours de leur vie, et près de 700 000 d’entre eux sont actuellement en traitement ou suivis pour cette affection. Cette étude met en lumière des aspects positifs : 81% des personnes âgées de 75 ans et plus profitent de chaque instant de la vie ; 75% estiment avoir pleinement leur place dans la société. Elle révèle également que les Français ont une vision bienveillante et humaniste des personnes âgées atteintes d’un cancer. Le rapport pointe cependant de vraies difficultés comme le manque d’essais thérapeutiques dédiés à cette population, un retard au diagnostic qui hypothèque les chances de guérison et le grand désarroi des personnes malades les plus isolées géographiquement ou socialement.

Avec l’appui d’Ipsos, cette 6ème édition de l’Observatoire sociétal des cancers dresse un panorama complet de ce que vivre avec un cancer signifie lorsque l’on est âgé.

« Pour la première fois, une étude permet de recueillir des informations sur le vécu des personnes âgées atteintes d’un cancer, ainsi que l’avis du grand public, des professionnels de santé et des aidants. L’un des enseignements essentiels est que, pour elles, le cancer n’est pas une fatalité. Pour les personnes de plus de 75 ans, le cancer n’est pas synonyme de fin de vie. Elles veulent croire en leur avenir et poursuivre leur vie normalement. » Emmanuel JAMMES, Délégué Société et politiques de santé de la Ligue contre le cancer.

 

Vieillissement et cancer : un enjeu sociétal majeur

L’amélioration des conditions de vie et les progrès médicaux du XXème siècle, et du début du XXIème, ont notamment permis d’allonger l’espérance de vie. Si aujourd’hui 1/3 des cancers touche les plus de 75 ans, cette proportion passera à 1/2 d’ici 2050. Ce constat doit interroger dès à présent la société et ses acteurs sur la nécessaire évolution de la prise en charge des personnes âgées.

Cette nécessité trouve d’ores et déjà un écho favorable auprès des Français : ils l’affirment, « Les personnes âgées atteintes de cancer sont des malades comme les autres ! ». Pour 64% des Français : non, ce n’est pas « moins grave » d’être atteint d’un cancer quand on est âgé !

Des cancers diagnostiqués à un stade plus avancé

Pourquoi les cancers sont-ils diagnostiqués plus tardivement ?

Quelle sont les conséquences de ce diagnostic tardif ?

 

Au final, les chances de guérison sont moins élevées : la moitié de la mortalité par cancer touche les personnes âgées de 75 ans et plus.

 

Un accès aux essais thérapeutiques trop limité

Aujourd’hui les personnes âgées atteintes de cancer sont le plus souvent traitées en adaptant les traitements « standard » utilisés pour les personnes plus jeunes. Si depuis quelques années, le nombre de personnes âgées participant à un essai clinique a fortement augmenté, seuls 1 à 2 % des personnes âgées de 75 à 85 ans sont cependant incluses dans des essais cliniques en cancérologie.

L’offre des essais cliniques pour les personnes âgées de 75 ans et plus ne reflète pas l’épidémiologie des cancers dans la population. Peu d’essais sont dédiés aux sujets âgés, alors que leur prise en charge est complexe et spécifique.

Les conditions de vie des personnes âgées ont un impact très important sur le vécu de la maladie

Une personne âgée sur 6 (16%) vit difficilement avec la maladie. Ces personnes cumulent de nombreuses difficultés liées à leurs conditions de vie :

Ce n’est pas tant le cancer qui dégrade les conditions de vie, mais les conditions de vie dégradées qui aggravent le vécu du cancer.

Lorsque les conditions de vie sont plus favorables (meilleurs revenus, vie en couple, plus d’autonomie, etc.), les personnes âgées de 75 ans et + atteintes de cancer vivent globalement bien leur maladie (46% des personnes interrogées).

Des besoins difficiles à exprimer

L’effet générationnel montre également que les personnes âgées ont peu tendance à exprimer leurs besoins (59%) et les difficultés auxquelles elles sont confrontées (65%). Ce constat se vérifie particulièrement sur la question de l’accompagnement psychologique : même si elles en ressentent le besoin, elles estiment que recourir à un psychologue n’est pas une démarche logique pour accompagner une personne atteinte d’un cancer.

« Les psychologues c’est pour les gens qui n’ont pas le moral ou qui ont des gros problèmes dans leur tête. Moi, j’ai le moral. Je suis quand même très fatigué et ça ne va pas toujours bien, vraiment pas. Mais pas un psychologue quand même. » Michel

Ce qui préserve ou dégrade la qualité de vie lorsqu’on est atteint d’un cancer après 75 ans

L’étude menée dans le cadre de l’Observatoire sociétal des cancers nous enseigne que les personnes âgées de plus de 75 ans atteintes d’un cancer souhaitent majoritairement (80%) privilégier leur qualité de vie plutôt que le nombre d’années à vivre.

Ce qui préserve la qualité de vie lorsqu’on est atteint d’un cancer après 75 ans :

Être entouré(e) : les proches (conjoint, enfants, petits-enfants, voisins, etc.) sont essentiels pour :

Conserver une activité : même réduite, elle contribue à :

« Pour conclure, je voudrai dire un seul mot : L’ENTOURAGE. Tous : la famille, les bons copains, les sans noms, les voisins, tous ceux qui vous entourent, qui vous appellent au téléphone, qui vous demandent comment vous allez, qui vous donnent des conseils, qui vous disent que ça leur fait plaisir de vous voir. C’est primordial pour le réconfort qu’ils apportent au malade ». Jacqueline

 

Ce qui dégrade la qualité de vie lorsqu’on est atteint d’un cancer après 75 ans

Les recommandations de la Ligue contre le cancer

Préserver et/ou améliorer la qualité de vie des personnes âgées, qu’elles soient ou non atteintes de cancer, nécessitent avant tout d’inscrire cette période de vie dans un parcours répondant le plus possible aux attentes des personnes en matière de logement, de transports, de vie sociale et d’accompagnement, comme s’y engage la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement de décembre 2015.

Concernant les personnes âgées atteintes de cancer, la Ligue contre le cancer demande que les efforts soient portés en priorité sur un diagnostic plus précoce de la maladie, l’accès aux meilleurs traitements et des réponses spécifiques adaptées aux besoins de cette population vulnérable sur le plan physique, mais aussi souvent sur le plan social et économique.

Vers un diagnostic plus précoce :

Vers des traitements anticancéreux mieux adaptés aux personnes âgées :

Vers une meilleure prise en compte des conditions de vie des personnes âgées :

www.ligue-cancer.net

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