L’espérance de vie sans incapacité a évolué pour les seniors entre 2008 et 2022 avec une augmentation de l’espérance de vie en bonne santé après 65 ans.
Les personnes de 65 ans et plus peuvent aujourd’hui s’attendre à vivre entre 10 et 12 ans en bonne santé.
Qu’est-ce que l’espérance de vie en bonne santé ?
Comment est calculé l’espérance de vie en bonne santé ?
L’espérance de vie en bonne santé est calculée en combinant des données précises sur la mortalité, avec la prise en compte du sexe et de l’ âge, provenant de sources telles que la Drees, l’Insee, Eurostat, ou EurOhex. Ces données sur la mortalité sont croisées avec des informations sur la santé perçue des individus. Ces dernières sont collectées via des enquêtes où les participants répondent à des questions comme : « Êtes-vous limité(e), depuis au moins six mois, à cause d’un problème de santé, dans les activités que les gens font habituellement ? » Les réponses possibles sont « Non », « Un peu », ou « Fortement ».
Cette méthode, bien qu’informative, présente certaines limites. L’une d’entre elles est la nature subjective de la perception de la santé par chaque individu. Ce que l’une considère comme une limitation mineure pourrait être perçu comme plus handicapant par une autre. En outre, l’ensemble des données pour ce calcul repose souvent sur un échantillon relativement restreint de la population, environ 16 000 personnes, ce qui pourrait influencer des résultats trop généralistes. Néanmoins, malgré ces limites, l’espérance de vie en bonne santé reste un indicateur précieux pour évaluer la qualité des années de vie d’une population.
Vivre activement après 65 ans : espérance de vie sans incapacité en hausse
Entre 2008 et 2022, l’espérance de vie en bonne santé s’est améliorée, offrant aux seniors plus d’années de vie active. Selon l’étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) qui révèle qu’à 65 ans, on peut s’attendre à vivre environ une décennie de plus sans handicap majeur. C’est ainsi qu’en France, bien que l’espérance de vie à la naissance continue de s’accroître de façon constante, elle a subi un coup dû à la crise du Covid-19 et n’a pas encore atteint son niveau pré-épidémique de 2019. Cependant, il est important de noter que ces années gagnées ne riment pas systématiquement avec une santé irréprochable. Face à cette réalité, la DREES vient de diffuser un indicateur complémentaire crucial : l’espérance de vie sans incapacité. Cet indice précieux mesure le nombre d’années qu’un individu peut s’attendre à vivre sans contraintes majeures dans ses activités quotidiennes.
L’espérance de vie sans incapacité en France : un regard sur 2022
Bien que la crise sanitaire de 2020 ait temporairement inversé cette tendance, un rebond significatif a été observé l’année suivante. Ainsi, une femme de 65 ans peut envisager près de 12 années supplémentaire en bonne santé, tandis qu’un homme peut s’attendre à environ 10 années. Ces chiffres, en constante amélioration depuis 2008, reflètent une augmentation respective de 9 mois pour les femmes et de 1 an et 1 mois pour les hommes.
Impact de la crise sanitaire sur la longévité et la santé
La pandémie de Covid-19 a indéniablement marqué ces statistiques, entraînant une baisse des espérances de vie en 2020 et une stagnation des années sans incapacité. Toutefois, dès 2021, une reprise s’amorce, bien que les niveaux pré-pandémiques ne soient pas encore atteints. Les fluctuations de ces dernières années mettent en lumière la vulnérabilité de ces indicateurs face aux crises sanitaires. Malgré une légère baisse post-crise sanitaire, l’espérance de vie sans incapacité demeure nettement au-dessus des chiffres de 2008, soulignant une amélioration continue au fil des ans.
Position de la France sur la scène européenne
La France brille par sa position en Europe, se classant parmi les premières pour l’espérance de vie sans incapacité tant à la naissance qu’à 65 ans. Avec des chiffres dépassant la moyenne européenne de près de 2 ans pour les hommes et femmes à la naissance, l(hexagone affiche une santé remarquable par rapport à ses voisins.
Précautions méthodologiques et perspectives futures
Il est essentiel d’aborder ces données avec prudence. Les méthodes de collecte, impactées par la situation pandémique, ainsi que les facteurs environnementaux influençant la perception personnelle des limitations, introduisent des complexités dans l’interprétation. Alors que la baisse en 2022 pourrait signaler un retour à la normale ou une tendance à la baisse naissante, seul le temps et des analyses ultérieures pourront éclairer ces hypothèses.
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Médecine de la longévité : une révolution !
Et si vivre jusqu’à 150 ans en bonne santé devenait la norme ?
De Jaeger souligne que les découvertes récentes en sciences de la longévité offrent des moyens de prévenir et de retarder les signes et les effets du vieillissement, en visant directement ses mécanismes sous-jacents plutôt que ses symptômes. Il argumente que, au lieu de se résigner au déclin, nous devrions adopter une approche proactive en évaluant et optimisant notre santé tout au long de la vie.
L’auteur place la France parmi les leaders dans ce domaine, dépassant les moyennes européennes en termes d’espérance de vie sans incapacité. Toutefois, il prévient que les avancées ne doivent pas être interprétées à la légère, et une compréhension approfondie des complexités du vieillissement est nécessaire pour avancer de manière éthique et efficace.
En somme, « Médecine de la Longévité : une révolution ! » de Christophe de Jaeger n’est pas seulement un livre sur la santé; c’est un appel à repenser notre rapport au vieillissement et à embrasser les possibilités d’une vie prolongée et en bonne santé.
Médecine de la longévité : une révolution !, Christophe de Jaeger – Guy Trédaniel, 22,90 euros
Sophie Madoun