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Allergie à la Pénicilline : voici pourquoi vous n’êtes probablement pas vraiment allergique

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Seuls 5 % sont allergiques à la pénicilline. Alors pourquoi un nombre conséquent de  personnes pensant y être allergiques ne le sont probablement pas ce qui a un impact délétère sur leur santé.

La pénicilline, depuis sa découverte, a révolutionné le monde de la médecine. en inhibant la croissance des bactéries pathogènes. Elle ne possède pas d’effets anti-inflammatoires directs comme certains autres médicaments, mais en éliminant l’infection, elle peut indirectement réduire l’inflammation causée par la présence de bactéries pathogènes. La pénicilline est précrite pour traiter une variété d’infections bactériennes, notamment celles causées par des streptocoques, des staphylocoques, des pneumocoques et certaines formes de méningocoques. Cependant, une partie importante de la population croit être allergique à ce médicament (que l’on trouve en pharmacie prescrit sous le nom de Amoxicilline ou d’Augmentin par exemple).

Quels sont les symptômes d’une allergie à la pénicilline ?

L’allergie à la pénicilline est une réaction à certaines substances présentes dans cet antibiotique. La principale substance responsable de ces réactions est la benzylpénicilloyle. Il existe aussi d’autres composants dans la pénicilline qui peuvent déclencher des allergies chez certaines personnes, mais la benzylpénicilloyle est la plus courante.

Une allergie à la pénicilline peut se manifester par divers symptômes, allant d’une simple éruption cutanée à des réactions plus sévères comme un œdème de Quincke ou un choc anaphylactique. Ces symptômes peuvent inclure des démangeaisons, un gonflement, des difficultés respiratoires, des douleurs abdominales et des étourdissements. Il est crucial de consulter un professionnel de la santé si l’on suspecte une allergie et des effets indésirables, car certains symptômes peuvent, comme nous venons de le voir, être graves et nécessiter une intervention médicale immédiate.

Allergique à la pénicilline? Les faits révélés

Chaque année, des milliers de personnes signalent une allergie à la pénicilline. Cependant, selon les études médicales récentes avec 24 études scientifiques publiées dans le JAMA démontrent que plus de 95 % de ces personnes ne sont pas allergique à la pénicilline !

Des études récentes aux États-Unis mettent en lumière des confusions fréquentes autour des allergies à la pénicilline. Entre 2012 et 2015, l’Hôpital pour Enfants de Montréal a examiné 818 cas d’enfants présumés allergiques à ce médicament. Les résultats sont surprenants : 770 d’entre eux, représentant 94,1%, n’ont manifesté aucune réaction allergique lors d’un test contrôlé.

Pourquoi tant de personnes pensent être allergiques à la pénicilline alors qu’elles ne le sont pas ?

Un diagnostic d’allergie à la pénicilline est souvent établi durant l’enfance, principalement à la suite de l’apparition de rougeurs sur la peau post-administration. Bien que ces symptômes puissent être liés à une allergie, ils ne sont pas exclusifs à celle-ci.

Le milieu médical, comprenant aussi bien les médecins que les pharmaciens, a tendance à attribuer ces symptômes au médicament sans mener d’investigations approfondies. Si on prescrit de la pénicilline pour traiter ce qui est finalement un virus plutôt qu’une infection bactérienne, l’éruption cutanée qui en résulte pourrait être due au virus. De fait cette éruption est faussement associée à une allergie à la pénicilline. Suite à cela, cette prétendue allergie est inscrite dans le dossier médical du patient et, bien souvent, elle n’est plus remise en question par la suite.

Des causes multiples, comme des infections virales, peuvent être à l’origine de ces rougeurs. Par conséquent, un « suspect d’allergie » est souvent enregistré dans les dossiers médicaux comme un cas confirmé, une étiquette qui s’avère ensuite difficile à révoquer.

L’annotation erronée dans le dossier médical peut empêcher certains patients de recevoir de la pénicilline ou des médicaments similaires (comme les bêta-lactamines), alors que ce sont souvent les options les plus efficaces pour traiter ou prévenir de nombreuses infections. L’utilisation de traitements alternatifs en raison de cette fausse annotation peut non seulement augmenter le risque que le traitement ne fonctionne pas, mais aussi accroître le risque d’infection par la bactérie C.difficile.

Pourquoi tant de faux diagnostic d’allergie ?

Diagnostic incorrect : dans de nombreux cas, des effets secondaires tels que des maux de tête ou des maux d’estomac ont été incorrectement attribués à une allergie.

Réactions passées: certains peuvent avoir eu une réaction allergique dans le passé, mais il est possible que leur système immunitaire ait changé avec le temps.

Confusion avec d’autres médicaments: certains symptômes peuvent être causés par d’autres médicaments pris en même temps que la pénicilline.

Les dangers de croire être allergique être allergique à la pénicilline

L’importance d’une bonne prescription : enjeux et conséquences d’un faux diagnostic d’allergie à la pénicilline.

Avoir une étiquette d’allergie à la pénicilline, à tort, limite sérieusement les options thérapeutiques d’une personne pour toute sa vie. La pénicilline, étant un antibiotique couramment utilisé pour sa grande efficacité, peut être mise de côté à cause de ce faux diagnostic. Cette limitation représente non seulement un défi à long terme pour choisir le traitement antibiotique le plus adapté, mais peut également augmenter les coûts associés. Dans certains cas, cela peut même conduire à la nécessité d’un traitement par voie intraveineuse, alors que la pénicilline est généralement administrée par voie orale.

De plus, dans des situations médicales spécifiques, comme pour les femmes enceintes ayant une rupture des membranes ou les blessures potentiellement graves telles que les infections de la peau suite à une grosse chute, à un accident de voiture, vélo ou de trottinette, la pénicilline et ses dérivés restent les antibiotiques de choix. Il est donc crucial d’éviter de se voir attribuer, sans raison valable, une étiquette d’allergie à ce médicament essentiel.

Penser à tort que l’on est allergique à la pénicilline peut donc avoir de graves conséquences :

Limitation des options de traitement : les médecins évitent de prescrire des médicaments à base de pénicilline, ce qui limite les options thérapeutiques.

Risque accru de résistance bactérienne: l’utilisation d’antibiotiques plus larges peut contribuer à la résistance aux antibiotiques.

Traitements plus coûteux : les alternatives à la pénicilline d’antibiothérapie sont souvent plus coûteuses, ce qui augmente les coûts de santé.

Que faire si vous croyez être allergique ?

Si vous pensez être allergique à la pénicilline, consultez un allergologue pour un test d’allergie. Un test précis peut vous libérer de la contrainte de l’étiquette « allergique à la pénicilline » et vous offrir plus d’options de traitement à l’avenir.

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