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ACCOUCHEMENT, RESTONS ZEN

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Mais non, quoi que prétende la rumeur, accoucher, ce n’est pas risquer de faire les frais d’une Halloween Party l Evelyne Cosquer-Féry, sage-femme, répond à nos questions courantes sur les risques du jour J et chasse nos fantômes…

Autour de nous, il y a toujours une bonne âme pour nous raconter son accouchement ca-tas-tro-phique – le 14 juillet 1956 ! – qui l’a dégoûtée à jamais d’offrir un autre enfant à la patrie. Ainsi, Caroline est ressortie d’une boutique de vêtements de grossesse, le moral sur le macadam, après avoir entendu les confidences de la vendeuse. Cherchez l’erreur ! Justement, elle est partout : dans les récits, dans les « infos » que se transmettent les unes et les autres. Alors autant bavarder avec la sage-femme du cours de préparation et poser des questions à son gynécologue : au moins, eux, ils savent de quoi ils parlent ! Si le risque zéro n’existe pas, les accidents graves restent une exception, d’autant que nous sommes génétiquement programmées pour donner naissance ! Et qu’à l’ère de l’échographie, du monitoring ambulatoire et de la péridurale, on dispose de filet de sécurité…

Que l’on accouche en clinique privée ou en maternité publique, on ne peut pas prétendre être accueillie par des soignants que nous connaissons déjà. Hormis peut-être le gynécologue, et encore faudrait-il qu’il soit de garde. Beaucoup de mamans ont peur de n’être qu’un numéro anonyme et d’être moins bien accouchée dans ces conditions. Et moins bien suivie les jours suivants en raison du turn-over important des équipes. Quelques-unes avouent aussi leur peur d’un échange de bébé.

C’est vrai qu’en arrivant pour accoucher, toutes les femmes aimeraient le soutien d’un visage connu. Et ce n’est que rarement le cas, surtout dans les grandes villes. Ceci étant, le personnel soignant est par définition compétent. La profession de sage-femme est très encadrée et nécessite aussi des qualités humaines particulières. Rares sont les cerbères qui font le choix de ce métier. La sage-femme de garde saura donc vous accueillir avec professionnalisme, sinon avec effusion, et c’est là l’essentiel. Elle vous installera au mieux, vous examinera pour vérifier la position du bébé et vous rassurera en vous faisant écouter ses battements de cœur. Elle évaluera le degré d’ouverture du col utérin ainsi que l’engagement plus ou moins avancé de la tête du bébé dans le bassin. Elle prendra votre tension et effectuera un examen d’urine. Si cela est très intime, c’est aussi très professionnel ! Pour le côté affectif, il est possible depuis de longues années d’être accompagnée d’un proche, compagnon, mère ou amie. C’est cette présence qui doit vous rassurer affectivement, tandis que le professionnalisme des équipes médicales vous rassure sur le plan santé. Si vous venez accoucher seule, les équipes seront d’autant plus attentives à vous entourer. Votre bébé, à peine né, sera « bagué » avec un bracelet de naissance portant son nom. Il n’y a donc aucun risque de confusion possible entre les bébés, même dans un grand hôpital. Quant au suivi, il est consigné dans un cahier, appelé justement de suivi, dans le bureau des sages-femmes et dans votre dossier que consultent les équipes lors des changements de garde.

Et si c’était un siège

Dans les récits de naissance catastrophiques, la position de l’enfant en siège tient souvent le premier rôle. Selon la rumeur, cela pourrait provoquer un accouchement interminable, imposer une césarienne, être à l’origine de la mort du fœtus ou de celle de la maman, bref faire beaucoup de dégâts…

Des faits rassurants

Ces craintes ont souvent pour origine certaines séries télévisées mettant en scène des accouchements au cœur du Far West se terminant mal pour !a jeune maman. Quittons la fiction pour revenir au XXIe siècle ! Les « sièges » ne représentent que 3 à 4 % des accouchements et concernent souvent les prématurités, car le fœtus n’a pas eu le temps de se retourner. Certaines anomalies de la forme de l’utérus peuvent être en cause, comme un placenta trop bas ou un manque de liquide amniotique. L’accouchement par voie basse reste possible si le bassin est assez large et si le poids du bébé est compris entre 2,5 et 3,8 kg. L’obstétricien peut aussi inciter le bébé à se retourner en agissant sur le ventre de la maman avec les mains mais la technique n’est pas possible en cas de césarienne précédente, de placenta bas ou de liquide amniotique insuffisant L’ostéopathie et l’acupuncture sont des méthodes aussi employées, mais leur fiabilité quant au résultat attendu est encore assez faible. Quant à la douleur, elle est toujours atténuée par les anesthésiants appropriés.

J’ai peur de mourir

Beaucoup de femmes enceintes expriment cette peur, surtout lors de la première grossesse. Une crainte qui a pour origine la plupart du temps les récits de naissance difficiles que toute famille a en réserve dans sa propre histoire. Qui plus est, l’accès facile aux informations médicales sans décryptage scientifique a tendance à alimenter cette terreur.

Restons Zen

La mortalité en couches touche 7,5 femmes sur 100000. Dont de nombreuses femmes d’origine étrangère qui présentent un état de santé préoccupant en raison de l’absence de soins appropriés dans leurs pays d’origine et de nombreuses grossesses successives. Aujourd’hui, les moyens techniques ne manquent pas pour dépister les situations à risque. Suite aux récentes études sur la mortalité en couches, des mesures de prévention ont été adoptées et devraient permettre de faire baisser de 50 % le nombre de décès maternels. Soit 3,25 décès pour 100000 accouchements. Certaines de ces directives dépendent toutefois de l’adhésion de la future maman, telle l’incitation à concevoir un enfant avant 35 ans et le non-recours à la césarienne de confort. La probabilité de se trouver concernée est donc faible si la grossesse a été bien suivie, si la future maman est âgée de moins de 35 ans, ne souffre pas d’hypertension artérielle et accouche par voie basse.

Et si Jules Bloque ?

Beaucoup de pères qui assistent à l’accouchement seraient traumatisés par des images sales, comme la défécation, ou violentes au moment du passage de l’enfant, au point de ne plus désirer leur compagne ensuite. Mais certaines futures mamans craignent aussi de ne pas supporter la douleur sans la présence de leur compagnon.

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II ne faut jamais forcer la décision du papa. C’est souvent de là que viennent les problèmes futurs. Ceci étant, les praticiens installent toujours le papa à la tête du lit pour tenir la main ou masser le dos de leur compagne. Cela limite le champ visuel. Il est vrai que certains pères peuvent être mal à l’aise devant l’intensité des contractions ou la puis­sance de l’expulsion et demander à sortir. Il faut respecter cette décision. Vous serez tellement occupée vous-même que vous ne remarquerez sans doute pas son absence soudaine. Si vous avez décidé d’accoucher sans l’aide d’une péridurale et que votre compagnon ne se sent pas prêt, il reste l’alternative de demander à votre maman ou à une amie proche de vous accompagner. L’essentiel, c’est d’être entourée. Quant aux images « sales », c’est surtout votre pudeur qui est malmenée ! Les équipes soignantes n’émettent pas de jugement. Qui plus est, il est possible d’utiliser un laxatif local pour vider l’ampoule rectale avant la fin du travail.  

3 autres craintes courantes

LA SOUFFRANCE

Même si la perspective de la péridurale rassure beau­coup de femmes, c’est une peur récurrente. La douleur dépend de la tolérance de chacune et de l’état de stress. En cours de prépara­tion, on apprend les posi­tions qui soulagent.

 

LA PÉRIDURALE

Paralysie, migraines : pas de panique, la technique est parfaitement maîtri­sée par les anesthésistes. Le dosage, ajustable à la demande en fonction de l’intensité des contractions, permet à la maman d’aider bébé à progresser.

 

L’ÉPISIOTOMIE

Crainte mineure mais bien présente, l’épisiotomie a mauvaise presse pour l’inconfort qu’elle provo­que. Elle est moins souvent pratiquée qu’autrefois et il est possible de préciser sur son projet de naissance que l’on préférerait l’éviter.

 

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