Dans le cadre de la semaine européenne de prévention et d’information sur l’endométriose, Nathalie Chabbert-Buffet, endocrinologue médecin de la reproduction, détaille les trois caractéristiques clés de cette maladie.
En France, on estime qu’entre 1,5 et 3 millions de femmes sont touchées par l’endométriose, soit environ 10% des femmes. Cette maladie inflammatoire chronique survient quand l’endomètre migre via les trompes et se développe ailleurs. Si des traitements existent pour accompagner les patientes et limiter leur douleur, cette maladie comporte encore de nombreuses zones d’ombre.
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L’endomètre est le tissu qui tapisse l’utérus
Cette muqueuse, au cours du cycle féminin, s’épaissit en vue d’une potentielle grossesse. S’il n’y a pas fécondation, elle se désagrège, ce qui provoque les saignements en fin de cycle. Dans les cas d’endométriose, du tissu semblable à cette muqueuse se greffe en dehors de l’utérus, sur les organes génitaux et parfois sur les parois de la vessie ou du tube digestif. Lorsque l’endométriose est à un stade avancé, elle peut aussi se développer dans la trachée ou les bronches.
Or ce tissu se comporte comme à l’intérieur de l’utérus : il se désagrège pour créer des saignements.
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C’est une maladie bénigne mais qui peut se comporter comme une maladie agressive
La première caractéristique de l’endométriose est une douleur si forte que les médicaments classiques comme l’ibuprofène n’ont aucun effet. Ces très fortes douleurs se manifestent en général en période de menstruation, lors de rapports sexuels, ou encore lorsque l’on va aux toilettes. Dans certains cas, les douleurs peuvent devenir constantes, car les zones de saignement créent des cicatrices plus ou moins importantes.
L’endométriose peut provoquer des lésions, des adhérences, et abîmer les ovaires jusqu’à créer des kystes. La conséquence directe peut être une difficulté à devenir enceinte. D’autre part, lorsque le tissu endométrial se greffe au niveau de la trompe de Fallope, il peut l’endommager et empêcher un potentiel embryon de redescendre dans l’utérus.
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L’endométriose est très dépendante des hormones
Dans une grande partie des cas, elle s’éteint à la ménopause. La majorité des traitements sont donc hormonaux, et permettent dans un premier temps de soulager les douleurs des patientes : pilule progestative en continu ou dispositif intra-utérin par exemple. L’idée est de supprimer les règles pour éviter à tout prix le handicap de la douleur et son lot de stress et de fatigue chronique. Les interventions chirurgicales pour enlever les kystes ovariens sont de moins en moins pratiquées.
Dans les cas où la maladie atteint un stade qui présente un haut risque pour la fertilité, des dispositifs peuvent être mis en place pour recueillir et congeler ses ovocytes.
En parallèle de la prise en charge médicamenteuse, de nombreux accompagnements thérapeutiques se développent. La méditation, le yoga, ou encore l’ostéopathie, permettent d’améliorer la mobilité des organes et des tissus, et peuvent être des moyens de limiter les douleurs et de réapprivoiser son corps.
A lire :
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