Alors que le papillomavirus humain, également appelé HPV, est l’infection sexuellement transmissible la plus répandue (on estime qu’environ 70% des hommes et des femmes sexuellement actifs y seront exposés au moins une fois dans leur vie[2]), elle est également à l’origine d’un cancer de la tête et du cou sur trois[3]. Cette information méconnue du grand public est le message central de la campagne « Prenons le cancer à la gorge » lancée par Merck France en partenariat avec la SFCCF (Société Française de Carcinologie Cervico-faciale) et l’association de patients Corasso.

Focus sur les cancers ORL HPV-induits, à l’aube de la journée de sensibilisation mondiale autour des maladies HPV viro-induites du 4 mars.

Le cancer le plus souvent induit par les HPV oncogènes est le cancer du col de l’utérus[4], mais d’autres zones peuvent être affectées et en particulier l’oropharynx. L’infection peut être transmise lors de rapports vaginaux, mais également lors de rapports oraux. C’est suite à un rapport oral que cette infection peut se transformer en cancer ORL dit « HPV-induit » : un cancer de la tête et du cou directement lié au papillomavirus humain. Contrairement aux autres facteurs de risque bien identifiés que sont le tabac et la consommation excessive d’alcool, ce lien entre HPV et cancers de la tête et du cou est méconnu du grand public, mais aussi d’un grand nombre de professionnels de santé.

La règle du « 1 pour 3 »

C’est sur ce message que s’appuie la campagne de sensibilisation de Merck France avec la diffusion d’affiches autour de ce message clé « 1 pour 3 » chez les professionnels de santé (à gauche), et sur les réseaux

« Il y a une vraie nécessité de formation et d’information sur la question du lien entre HPV et cancers de la tête et du cou. Depuis une dizaine d’années, de plus en plus de patients ni fumeurs ni buveurs ont été traités pour un cancer de ce type. Il faut que le grand public soit informé, mais aussi que les professionnels de santé soient sensibilisés. La méconnaissance de ce lien et des symptômes entraîne encore trop souvent des retards de diagnostic, et donc de prise en charge. Nous nous devons de sortir ce cancer de l’anonymat et mettre fin aux liens systématiques et réducteurs entre tabac, alcool et cancers de la tête et du cou. Tout le monde peut être concerné, même sans avoir jamais touché à une cigarette ou un verre d’alcool. Les différents symptômes sont à prendre très au sérieux afin que le patient soit pris en charge rapidement par un spécialiste » rappelle le Professeur Erwan de Monès, membre de la SFCCF et Responsable de l’Unité de chirurgie cervicale, cancérologie et laryngologie du CHU de Bordeaux.

 

Sources :

[1]  https://sante.lefigaro.fr/article/cancer-de-la-gorge-une-maladie-sexuellement-transmissible-/ propos du Dr Philippe Gorphe, du service de chirurgie oncologique tête et cou à l’Institut Gustave-Roussy, recueillis par le Figaro en septembre 2017

[3] https://sante.lefigaro.fr/article/cancer-de-la-gorge-une-maladie-sexuellement-transmissible-/ propos du Dr Philippe Gorphe, du service de chirurgie oncologique tête et cou à l’Institut Gustave-Roussy, recueillis par le Figaro en septembre 2017