Que-se-passe-t-il-pendant-la-pratique-d-un-jeûne-au-niveau-du-cerveau-santecool

Qui n’est pas stressé par les temps qui courent ? Qui n’a pas de terribles fringales de sucre, de chocolat, de tabac ou de café ? Pour pallier à ce mal du siècle qu’est le stress a outrance, le jeûne permet de repartir en quelques jours bon pieds, bon œil. Pour comprendre ses effets sur notre cerveau et notre organisme, lisez ce qui suit.

 

 

Il a été démontré que le stress rend les animaux et l’homme plus vulnérables aux phénomènes de dépendance. Aussi, pour essayer de pallier cette situation, grand nombre de personnes ont recours à des stimulants tels que la caféine, la nicotine ou les aliments sucrés. Dans d’autres situations, les sujets sous l’emprise d’un stress durable, auront recours à l’alcool pour tenter d’apaiser leur mal-être.
Ces molécules, à l’instar des drogues, activent la neurocircuiterie de la récompense et de la motivation via la dopamine, neuromédiateur du plaisir. La petite molécule d’éthanol contenue dans l’alcool quant à elle s’immisce dans les différents étages du cerveau perturbant toute sa chimie et son fonctionnement.
La consommation répétée de ces produits toxiques entraîne une tolérance.
Le temps passant, il faut augmenter les doses pour avoir un même effet. Aussi, la consommation chronique et excessive de ces produits ouvre la porte des dépendances.

En l’absence d’apport de glucose, très rapidement le cerveau va être nourri par des corps cétoniques qui sont issus de la transformation des graisses. Cette voie métabolique fournit un super carburant pour le cerveau. Ceci permet aux jeûneurs de se sentir naturellement bien dans leur tête dès le troisième jour.

 

Le jeûne, un puissant anxiolytique et antidépresseur

Cette modification physiologique a été mise en lumière par les travaux du professeur Youri Nikolaev, psychiatre Russe qui a piloté les travaux de recherche de l’institut psychiatrique de Moscou. Il a supervisé plus de 7000 cures de jeûne en milieu hospitalier. Ses travaux ont été confirmés par ceux de son élève le psychiatre Valery Gurvitch. Il en ressort que la première semaine de jeûne a un effet psychotrope et anti dépressif grâce, entre autre, à l’augmentation de la concentration en sérotonine (l’hormone de la bonne humeur), à l’instar des aliments riches en graisses et sucres (chocolat) qui, eux,génèrent un relargage de cette sérotonine mais uniquement de façon provisoire et tout en générant des dépendances.

Le jeûne a des effets sur nos hormones

Les travaux du professeur allemand Michalsen, un des spécialistes actuels du jeûne outre Rhin, montrent des changements hormonaux importants lors de la pratique d’un jeûne. En relation avec l’humeur, il a noté une hausse de la dopamine et de la sérotonine, l’hormone du bonheur, ce qui génère naturellement un état de calme intérieur et de sérénité.

Corps cétoniques, dopamine, sérotonine, rupture avec son quotidien, grande disponibilité de temps, tous les ingrédients sont réunis, lors d’une cure de jeûne, pour pouvoir prendre conscience de son niveau de stress et de ses dépendances et surtout apprendre à s’en libérer en limitant l’inconfort du sevrage. L’espace s’ouvre également pour pouvoir reprogrammer des nouveaux modes de fonctionnement respectueux de sa santé corps/esprit car ces modifications hormonales favorisent la motivation au changement.

Pour nourrir la quête de la personne se lançant dans un jeûne il est essentiel de réapprendre à goûter à des plaisirs simples et authentiques.

Pour cela s’inviteront, si possible, au menu de cette cure détox du corps et de l’esprit: marche silencieuse dans une nature préservée porteuse de codes d’harmonie et de beauté, éveil corporel et gymnastique douce libérant les engrammages du stress, méditation de pleine de conscience.
Ces pratiques remplaceront avantageusement la consommation de molécules produisant un bien-être rapide mais toxique qui sont souvent le chemin le plus court pour atténuer les signaux d’alerte envoyés par notre biologie en cas de stress répétés ou durables.

Combien de temps pratiquer un jeûne ?

Si les jeûnes en structure hospitalière, comme cela se pratique en Russie ou en Allemagne, ne sont pas autorisés en France, en revanche et à condition de prendre certaines précautions, il est toujours possible d’améliorer son état psychique (et physique) grâce à cette pratique ancestrale. Consulter votre médecin avant de commencer un jeûne surtout si vous souffrez d’une maladie chronique.
Si cela ne pose aucune contre indication à votre état de santé, vous pourrez pour optez pour un jeûne de 3 jours ou d’une semaine en pensant à bien vous hydrater.

A lire :

L’art de jeûner,Manuel du jeûne thérapeutique buchinger – Françoise Wilhelmi de Toldedo, Jouvence, 25 euros

Sophie Madoun