Le Conseil Professionnel de la Radiologie (G4) a pris connaissance avec intérêt du rapport de l’Académie Nationale de Médecine intitulé : « Améliorer la pertinence des stratégies médicales ». A cette occasion, il rappelle que dans le même esprit, la Société Française de Radiologie et la Société Française de Médecine Nucléaire viennent de mettre à la disposition de tous les médecins demandeurs d’examens d’imagerie, le Guide du Bon Usage des Examens d’Imagerie. Son objectif est d’aider à la décision et de former les médecins au choix de l’examen le plus approprié et justifié, en fonction des recommandations de pratiques cliniques et de l’état de l’art. Ce long travail collégial et pluridisciplinaire qui a réuni près de 800 médecins contributeurs devrait favoriser cette dynamique du « Comment éviter des examens non ou moins pertinents ?».

 

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Les inégalités d’accès à l’IRM

Le G4 remarque également que l’Académie Nationale de Médecine déplore les difficultés d’accès à l’IRM (examen non ionisant) qui persistent dans notre pays, toujours en queue de peloton européen. En 2012, la France disposait de 9,8 IRM autorisées par les pouvoirs publics en moyenne nationale, par million d’habitants (moins de 7 dans certaines régions), contre 19,5 par million d’habitants en moyenne européenne ! Rappelons qu’IRM et scanners sont toujours soumis à autorisation par les autorités de santé, avant installation.

L’Académie de Médecine souligne que cette situation conduit à pratiquer des examens de substitution moins adaptés à une situation clinique donnée. Cet état persistant de pénurie est d’autant plus préoccupant que les indications de l’IRM croissent chaque année très régulièrement comme on le note dans le Guide du Bon Usage des Examens d’Imagerie et dans la littérature.

Si les professionnels de l’imagerie partagent le souhait de l’Académie de valoriser l’indispensable examen clinique, ils adhèrent aussi pleinement à l’idée de plateaux techniques complets, diversifiés et mutualisés qu’ils appellent de leurs vœux depuis des années.

L’importance du dépistage du cancer

Le G4 souligne, en revanche, à propos des mammographies sur lesquelles l’Académie s’attarde, qu’une partie des mammographies réalisées le sont dans le cadre d’un dépistage individuel, après examen clinique pratiqué par un médecin et concertation entre ce médecin correspondant et le radiologue. Les autres mammographies étant conduites dans le cadre du programme de dépistage organisé dont le bien-fondé ne doit pas être remis en cause mais au contraire encouragé. En effet, celui-ci ne touche dans notre pays que 52,7 % des femmes entre 50 et 74 ans avec de grandes inégalités régionales, contre 70 %, seuil de référence européen préconisé (INVS avril 2013).

Comme le soulignait le récent rapport de l’INCA sur « La Situation du Cancer en France », les programmes de dépistage participent, aux côtés des progrès diagnostiques et thérapeutiques, de la baisse de la mortalité en France au cours des 30 dernières années : mortalité en baisse de 13 % pour le cancer du sein entre 1980 et 2010 et augmentation des cancers découverts à un stade précoce.