Les-personnes-ayant-survécu-à-un-AVC-perdent-leurs-amis-santecoolD’après les conclusions d’une étude de la City University de Londres, publiée par le Journal of Speech Language and Hearing Research, le fait d’avoir eu un AVC aurait un impact négatif sur le réseau amical et social d’une personne. De plus, l’étude montre qu’entretenir des relations avec des personnes qui soutiennent les malades ayant subi un AVC est primordial pour leur permettre de s’adapter à leur vie post-AVC.

 

Suite à un AVC le contact avec les enfants et les proches resterait relativement stable. Mais de nombreuses personnes y ayant survécu ont indiqué que le nombre d’amis qu’ils fréquentaient avait diminué de façon significative. Avant la maladie, seules 14 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles n’avaient qu’un seul ami ou aucun ami. Six mois après l’accident, ce chiffre passe à 36 %, dont 20 % n’ayant pas le moindre ami proche. Tandis que de nombreuses personnes interrogées étaient moins satisfaites de leurs relations sociales après leur accident vasculaire cérébral. Pour 63 % d’entre elles, l’accident a eu un impact négatif sur leur réseau social.

L’AVC est particulièrement grave et potentiellement mortel. Chaque année, 150 000 personnes en sont victimes en France. Il constitue la troisième cause de mortalité la plus importante, après les maladies cardiaques et le cancer. C’est également la principale cause de handicap chez les adultes en France.

Pour en savoir plus sur la manière dont un accident vasculaire cérébral impactait la nature des réseaux sociaux des malades, l’équipe de la City University a interrogé 87 personnes y ayant survécu dans deux unités de patients ayant subi un AVC aigu, basées dans des CHU de Londres. L’équipe a interrogé les participants deux semaines, trois mois et six mois après leur AVC, en recourant à une série de mesures dont certaines exploraient les relations sociales, notamment la fréquence des contacts avec les amis et la famille, ainsi que le niveau de satisfaction de ces interactions sociales.

L’aphasie était l’un des facteurs exposant particulièrement au risque de perdre contact avec des personnes de son réseau social. Il s’agit d’un trouble du langage pouvant altérer la parole, la compréhension, la lecture ou l’écriture. Pour environ 15 % des personnes ayant survécu à un AVC, l’aphasie perdure et devient alors une maladie chronique qui peut être une cause de grande détresse et de frustration. Cette étude suggère que l’aphasie peut également remettre en cause la capacité d’une personne à entretenir des relations sociales satisfaisantes, davantage même que la gravité de l’AVC ou le handicap physique.

Un réseau social amputé

Les personnes ayant survécu à un AVC et qui avaient le réseau social le plus important six mois après l’AVC étaient celles qui ne souffraient d’aucun trouble du langage, étaient capables de faire des activités à l’intérieur et à l’extérieur de la maison (p. ex. faire les courses, préparer des repas), et avaient le sentiment d’être bien soutenues.

Le Dr Sarah Northcott, chercheuse à la School of Health Sciences de la City University de Londres, a déclaré :

« Notre étude a montré que de nombreuses personnes ayant survécu à un AVC indiquent que l’accident a eu un impact négatif sur leur réseau social. Les personnes qui souffrent d’aphasie sont les plus exposées au risque de perdre contact avec leurs amis et leur réseau social étendu.

Nous savons que le fait d’entretenir des relations avec des personnes qui vous soutiennent est primordial pour permettre à une personne de s’adapter à la vie post-AVC. Il est donc très important de prendre en considération le réseau des personnes soutenant l’accidenté pendant la période de rééducation post-AVC. Plus généralement, nous devons envisager la manière d’empêcher dans notre société que des personnes souffrant d’un AVC et d’aphasie deviennent socialement isolées. »

  1. L’article « What factors predict who will have a strong social network following a stroke? » (Quels facteurs prédéterminent qui aura un réseau social solide suite à un AVC ?) de Northcott, S., Marshall, J. & Hilari, K. est publié dans le Journal of Speech Language and Hearing Research. Voir l’article complet http://jslhr.pubs.asha.org/article.aspx?doi=10.1044/2016_JSLHR-L-15-0201

 

 

S.C.