Les-femmes-de-Niki-de-Saint-Phalle-santecoolReprésentant la succession Niki de Saint Phalle depuis 2013, la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois propose dans ses deux espaces parisiens sa seconde exposition consacrée à l’oeuvre novatrice, féministe et avant-gardiste de Niki de Saint Phalle.

Après En joue ! Assemblages & Tirs (1958-1964), en 2013, c’est autour de la thématique centrale pour l’artiste de la représentation du corps de la femme, dans la société de consommation des années 60-70, que s’articule cette nouvelle exposition monographique. Une sélection d’une vingtaine d’oeuvres parmi les plus emblématiques des années 60 et 70, des plus célèbres Nanas aux singulières sculptures-reliefs, seront montrées.

Dans la continuité de la grande rétrospective itinérante que lui consacra le Grand Palais (septembre 2014février 2015) sous le commissariat de Camille Morineau, la galerie s’attache à déployer un autre moment-clé du travail de Niki de Saint Phalle, après la période révélatrice des Tirs (1961-1962).

De ces années 60 dont elle pointe la violence politique et sociale, Niki de Saint Phalle dénonce très vite les représentations conventionnelles et les clichés conservateurs à l’encontre des femmes : la femme sorcière, la jeune mariée engoncée dans sa robe de cérémonie étouffante, la femme accouchant dans la douleur… Elle montre et dit la souffrance des femmes dans les rôles ancestraux qui leur sont assignés. Ce sont des oeuvres sombres et profondément critiques auxquelles succède dès 1965, toute violence alors libérée, la série des Nanas. Là, le corps de la femme s’émancipe par la grâce de matériaux ordinaires, de résine, de polyester peints, de vinyles colorés, et l’artiste réalise ces « formes femmes » exubérantes, girondes, monumentales, jubilatoires, ironiques, puissantes, à l’aise en leur majesté glorieuse et démesurée.

Si Niki de Saint Phalle dit enfin que la femme est un corps libre, avec ses jambes, ses bras, son sexe, sa tête, occupant un espace à la fois sien et public, et peut-être utopique, elle laisse, dès le début des années 70, apparaître la figure ambivalente et inquiétante de la femme mère dévorante, dont Madame ou Nana verte au sac est, en 1968, la précurseure.

GALERIE GEORGES-PHILIPPE ET NATHALIE VALLOIS

33 – 36 rue de Seine

75006 Paris

www.galerie-vallois.com