Le-scandale-de-l-angora-santecool.netLes enquêteurs de One Voice ont infiltré pendant plusieurs mois les élevages français de lapins angoras. Les images inédites de leur investigation montrent sans détour la souffrance des lapins qui crient de peur et de douleur quand on leur arrache les poils, et parfois aussi la peau… Durant plusieurs années, ces lapins ne sortiront de leur petite cage que pour être attachés sur une table, pliés dans les pires positions, lors d’une douloureuse séance d’épilation.

De février à juillet 2016, les enquêteurs de One Voice ont infiltré six élevages français. Rencontrer les acteurs, sympathiser, obtenir des infos sans alerter. L’opération est longue car les lapins ne sont pas épilés tous les jours. Il y a aussi les phases de reproductions, le sexage des lapereaux, productions alimentaires avec la chair des mâles (moins fournis en poils, la plupart finissent en pâtés, d’autres au bûcher) et l’attente entre les épilations, trois fois l’an. L’opération est un stress permanent pour les lapins, dénudés après les « récoltes » et exposés aux chocs thermiques dans des clapiers sans protection réelle.

Images et commentaires enregistrés font froid dans le dos : « J’ai vu des fois passer deux heures sur un lapin qui se déchirait de partout. Des fois tu te dis, il vaut mieux lui foutre un coup sur la tête, celui-là. » L’enquête est payante : elle fonde les recours juridiques pour stopper de telles pratiques.

 

Pourquoi l’angora ?

• La production de laine à partir de lapins angoras s’appuie en France sur des races d’élevage spécifiques. La filière tricolore (une quarantaine d’élevages « rationnels », plusieurs exploitations familiales pour des revenus d’appoint), produit actuellement environ 2 tonnes de poils par an, traités pour une confection textile haut de gamme.

• Cette filière est en déclin, malgré la qualité des poils récoltés, car dans un environnement très concurrentiel : l’essentiel du marché est détenu par de producteurs chinois (on notera qu’à l’étranger les méthodes de « récolte » sont variables, tondeuse ou ciseaux, plus exigeantes en temps et peu rentables aux coûts horaires français). L’élevage à l’étranger n’est pas moins un univers de souffrance pour les lapins angoras.

 

 

Pourquoi contre l’angora  ?

• D’un point de vue légal, la filière française, ainsi que l’ont avoué divers éleveurs, se réjouit du peu de réglementation qui lui est applicable comme de la souplesse manifestée par les autorités – Directions départementales de la Protection des Populations, ou DDPP, sous tutelle préfectorale. Les libertés prises dans les élevages relevées par les enquêteurs One Voice (conditions d’élevage et d’abattage, actes de cruauté) s’avèrent cependant hors la loi (Code rural et de la pêche maritime).

• La littérature vantant les mérites de la filière française avance que, chez nous, les lapins exploités pour leur poil ont le rare privilège de mourir de vieillesse. Honteuse assertion : les enquêteurs de One Voice ont appris que des lapins développant certaines tumeurs cancéreuses sont revendus, de son propre aveu, par le plus important des éleveurs à un laboratoire d’expérimentation. Quant aux autres, lorsqu’ils ne fournissent plus suffisamment de poils ou de bébés, lorsqu’ils sont malades aussi, un coup derrière la tête abrège bien souvent leur existence comme l’indiquent les propos recueillis.
De plus, on voit mal en quoi vivre 6-7 ans dans des clapiers minuscules, sans confort, chaleur ou enrichissement, dans le stress permanent d’épilations brutales et douloureuses, avec des techniques d’alimentation ciblant la chute du poil correspond à un réel privilège. En tout cas pas à une vraie vie de lapin, être sensible et éminemment sociable.

• Les lapins angoras vivent, en conditions d’élevage, entre 6-7 ans. Ils intègrent leur clapier dès l’âge de 2 mois. Les mâles étant moindres producteurs de poils qualitatifs, certains sont conservés pour la reproduction. Les autres sont éliminés, et deviennent matière à civet ou sont brûlés car sans intérêt. Aucune réglementation précise n’est en vigueur en France concernant l’abattage dans ce secteur. Les éleveurs ont donc avoué à aux enquêteurs de One Voice de pratiquer à l’ancienne (coup du lapin, soit les vertèbres cervicales brisées d’un coup d’objet contendant ou par choc contre un mur ou sur le sol). Dans l’un des élevages au moins, d’après les propos recueillis, certains lapereaux sont ensuite donnés aux chiens. La méthode étant traditionnelle, aucun éleveur ne trouve à redire sur son efficacité et encore moins sur son éthique, voire sa légalité.

• Le ministère de l’Agriculture a affirmé son intention de placer le bien-être animal au cœur d’une activité durable. Le plan stratégique qui en découle incite à veiller au partage des connaissances favorables au bien-être animal. L’activité telle que pratiquée dans les élevages nationaux ne prenant aucunement en considération ces intentions (par nature, elle ne peut respecter la sensibilité, reconnue, des lapins), elle doit cesser. Faudra-t-il attendre un prochain ministre ?

 

L’angora hors des placards

 

Vous avez visionné le reportage ? Votre pull en angora ne vous démange pas ? One Voice engage tous les citoyens à cesser l’achat de ces produits issus de la souffrance. Et n’en portez plus ! Notre association se propose également de recueillir tous les vêtements élaborés en laine angora (pull, cardigans, écharpes, bonnets, gants…), que vous pourrez sortir de vos placards familiaux afin de les adresser à des refuges animaliers, notamment de chats, où leur douceur serait bien utile. L’adresse de One Voice est en bas de page. À vos cartons et merci pour eux…

Filière de mort / filière dehors

One Voice entend mener ce combat jusqu’à son terme, c’est-à-dire obtenir une législation nationale proscrivant l’élevage de lapins angoras sur notre sol et, si possible, l’interdiction de ce produit en France. One Voice a obtenu gain de cause sur la circulation de fourrures de chiens et de chats dans l’UE. Le combat pour les lapins angoras sera tout aussi ardu, semé d’actions en justice et, si nécessaire, de réunions avec les pouvoirs publics afin de poser des solutions de reconversion à cette filière.
One Voice a besoin de votre soutien dans ces démarches. Soutenez-nous par vos dons.